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Le Mystère
Van Helsing |
Histoires de
vampires |
Terre de Brume,
Rennes, avril 2004 |
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Finalement,
lannée 2004 était peut-être
"lannée Van Helsing", ainsi
que laffirme François Ducos dans sa préface
au recueil de Gérard Dôle. Parues à
lheure où sortait dans les salles obscures
le fameux film Van Helsing, les histoires que
Dôle nous propose nont pourtant aucun
lien avec la superproduction américaine de
Sommers
si ce nest tout simplement le
personnage du célèbre chasseur de vampires
comme dénominateur commun. Sans compter que
le film fait vraiment pâle figure auprès
du livre.
En effet, parmi les plus terrifiantes histoires de
vampires qui paraissent actuellement, Le Mystère
Van Helsing mérite selon moi une place
particulière. Créatures machiavéliques,
cimetières noyés par la brume, héros
trop téméraires, paysages nocturnes
et tourmentés
autant danciennes
et dobsédantes thématiques reprises
goulûment par lauteur, et auxquelles celui-ci
na pu sempêcher dapporter
son grain de sel plutôt sa goutte de
sang personnelle. Le résultat se laisse boire
jusquà la lie : un recueil de trois nouvelles
trépidantes qui nous maintiennent en haleine
jusquà la fin.
La première nouvelle qui sintitule "Le
Suaire de bronze", nous emporte dans la sanglante
Transylvanie du début du XVIIe siècle,
lors du siège de Bistritza où le protagoniste
au nom très troublant de Faustus Abramius
Helsinius- tente de sintroduire dans le château
dun certain Vlad Tzepech pour récupérer
Erzsebet, sa fiancée
Les vampirophiles lauront compris ; toute une
myriade de personnages connus, réels ou fictifs,
hante les pages de ces sombres récits.
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Les deux autres histoires
qui composent le recueil, "LOmbre de Carmilla" qui
se déroule en Allemagne en 1876, et "La Griffe de Maldoror"
(France, 1885) possèdent les mêmes qualités
que la première, et nous croisons dautres personnalités
tels quOscar Wilde ou Bram Stoker himself, pour ne
citer queux.
Mais ce qui est peut-être le plus original et cest
là, à mon avis, que sexprime tout le fin talent
de lauteur cest la très grande intertextualité
qui imprègne les trois récits ; en effet, Dôle
sinspire à la fois de différentes uvres
fantastiques, quil mélange et entrelace avec la précision
maligne de laraignée tissant sa toile. Les échos
sont nombreux et le réseau ainsi construit, participe activement
au mystère qui entoure Van Helsing, ce curieux personnage
dont lauteur a voulu nous dévoiler progressivement
la face cachée, semant, pour se faire, de précieux
indices au fil du texte. Ainsi, le lecteur reconnaît, lil
brillant, quelques-unes de ses nombreuses références
dont entre autres LInvité de Dracula et Le
Repère du ver blanc de Bram Stoker, Carmilla de
Sheridan Le Fanu, Les Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont,
etc
Bien sûr, on aime ou on naime pas, mais pour ma part,
je trouve ce petit exercice littéraire particulièrement
ludique ; la lecture nen est que plus divertissante. Le tout
est servi dans une écriture désuète, riche
en style et en vocabulaire, tantôt archaïque tantôt
victorienne, mais qui sadapte volontiers, et ce sans rien
perdre de son charme, aux époques respectives des différents
récits.
Plus "sérieuse" mais non moins attractive est la
préface du recueil, signée par François Ducos,
"Visages et métamorphoses de Van Helsing". Elle
retrace les pérégrinations du traqueur de vampires
à travers la fiction, en passant notamment par le cinéma
et la bande-dessinée.
Mais la parole est à Gérard Dôle qui tourne
notre attention vers cet illustre professeur, docteur ès
vampirisme, que nous avons presque toujours connu tapi dans lombre
de Dracula. Si vous aimez frémir à la lecture dune
bonne histoire de vampires aux tournures parfois rocambolesques,
ce livre ne risque pas de vous décevoir.
Ni vous, ni dailleurs les nobles vampires qui, entre deux
morsures, se plongeront peut-être dans ce recueil
juste
histoire de ricaner un peu
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