Contes crépusculaires
Corps 9, Troesnes, 1984
 
Auteur-compositeur, poète et écrivain, Gérard Dôle est un artiste complet.
Dans ses Contes crépusculaires se révèle également le patient collectionneur, collationneur, et décrypteur de littérature populaire du début du siècle.
Si le musicien inspira les "Musiques Maléfiques", aux limites du réalisme et du fantastique, c’est le collectionneur qui inspira "Fleur de Lupin", hommage à Maurice Leblanc et aux films à épisodes de Louis Feuillade.
On sait les dangers de pareilles tentatives. Ce sont souvent des textes de bonne tenue, mais glacés et inertes, faute de ce grain de démence indispensable, de cette démesure qui fait exploser ces intrigues folles où tout est possible.
Mais Gérard Dôle a fait plus que collectionner les anciens auteurs, il les lit, s’en imprègne, étant "amateur" au sens noble : celui qui aime.
C’est pourquoi Fleur de Lupin côtoiera un peintre célèbre et le Doktor Todt affrontera un vampire non moins fameux, dans un Paris où pousse encore la tour Eiffel.
Et l’auteur s’est tellement imprégné de cette mythologie romanesque qu’il retrouve, dans une "Musique maléfique", sans le vouloir, une invention de Gaston Leroux, utilisé dans l’introuvable Fauteuil hanté qu’il n’a pas lu.
Je ne m’étendrai pas davantage, ne voulant pas déflorer le plaisir du lecteur ; je formule un souhait, un seul : qu’un jour Gérard Dôle reprenne la plume et nous donne un prolongement aux aventures de Harry Dickson, et qu’il en soit de ce dernier comme de Sherlock Holmes, devenu non plus un personnage, mais un mythe.
Jacques Van Herp, critique littéraire et ami de John Flanders, 1984.
 
Jacques Van Herp dans sa présentation des Contes crépusculaires a eu raison de souligner que ces modernisations du genre fantastique ont une touche très personnelle. J’ajoute que le style dynamique et léger rend la lecture particulièrement agréable. Faire revivre dans ces contes des gens célèbres à un moment crucial de leur vie – comme Toulouse-Lautrec, par exemple – est une excellente trouvaille, d’autant plus que les détails techniques et historiques donnent là où il le faut une touche de vérité qui fait mieux accepter des scènes parfois grand-guignolesques qui, ici, m’ont enchanté. Mes préférences vont aux deux derniers contes du recueil : "Satan l’automate" et "La Squaw à quatre cordes" qui deviendront des morceaux d’anthologie, car, avec ses Contes crépusculaires, Gérard Dôle est entré dans le fantastique contemporain par la grande porte de bronze.
Albert Van Hageland, agent littéraire et ami de John Flanders, 1985.
 
 
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